Les Alpes de Lyngen sans bateau et sans avion

Il y a longtemps qu’on en rêvait d’aller tremper nos spatules de skis dans la mer de Norvège mais c’est loin, c’est cher et tous les articles qu’on pouvaient lire sur le sujet laissaient penser que sans un joli bateau à voile l’affaire n’était pas possible. Jusqu’au jour, où un reportage dans Skirando Magazine attira notre curiosité, le titre « Les Alpes de Lyngen sans bateau », tiens, tiens, ce serait donc possible…

Comme on aime bien en rajouter on s’est même dit que ça devait être possible également sans avion. Cette option n’ayant pas fait l’unanimité du groupe, il y a donc eu deux options pour se rendre tout là haut, un petit groupe en train et l’autre en avion.

A l’arrivée à Lyngseidet, le bourg le plus important de la presqu’île de Lyngen, la première impression est un peu décevante : on sent que l’hiver est fini (on est fin avril), des plaques d’herbe et de terre apparaissent un peu partout, les locaux démontent les pneus clous de leurs voitures et comme pour nous achever, le patron de Solhov, une bâtisse magnifique qui constitue notre premier camp de base, nous déclare que la saison de ski est terminée 🙁

La mort dans l’âme, on tente quand même une petite rando de l’après midi pour se rendre compte de l’état des lieux. Effectivement dans la partie basse il ne subsiste qu’une neige pourrie gorgée d’eau, par contre quelques centaines de mètres plus haut, les conditions ne sont pas si pires et surtout…quelle ambiance ! Les sommets enneigés d’un côté, le fjord de l’autre !

Les deux jours suivants, on fera deux beaux sommets aux alentours de Lyngseidet avec de la neige de printemps pour le premier et même un peu de poudre pour le second et l’ambiance continue de nous scotcher.

Le jour suivant, on déménage, on change de côte, on passe sur la côte ouest des Lyngen pour aller tout au nord à Nord Lenangen et là on fait un bond en arrière vers l’hiver, il y a de la neige partout, elle tombe même !

On ne peut résister à se faire une petite sortie d’après midi qui se terminera bien tard par une descente magique au milieu d’une forêt de bouleaux. En plus le logement est génial, beaucoup de place, au bord du fjord dans une toute petite localité de pêcheurs. A propos de pêche, Stef et Manu sortent leur matos et vont taquiner le goujon dans la baie.

Le lendemain, on aura rendez-vous avec la poudre, la vraie, certes on ne sera pas seuls pour en profiter mais quel bonheur ! Le Storgalten a la réputation de garder la bonne neige longtemps et ça s’est vérifié. Toujours pas de poisson à se mettre sous la dent.

Le jour suivant, c’est au tour du Russelvfjellet de recevoir notre visite et comme la neige semble assez sûre on se paye la splendide et raide face ouest. Toujours pas de poisson…

Les deux derniers jours vont nous faire découvrir une zone un peu plus centrale de la péninsule avec un relief vraiment très alpin et enfin notre premier glacier à skier. Pour le poisson, c’est mort 🙁

Le potentiel est assez incroyable dans ce massif fait pour le ski. On reviendra c’est certain…

Quelques infos pratiques

Le voyage

On a donc testé deux solutions :

  • le voyage en avion depuis Luxembourg jusque Tromsö. 6h de vols pour un peu plus de 300 €.
  • le voyage en train via l’Allemagne, le Danemark, la Suède et enfin la Norvège jusque Narvik terminus du train, un voyage de 45 h. mais seulement 7 changements. Il faut compter 320 € pour le pass interrail, à cela il faut rajouter les couchettes et quelques réservations obligatoires pour certains trains, compter une bonne centaine d’euros en plus. Le voyage en train coûte donc 40% plus cher que l’avion, mais c’est un « vrai » voyage et en plus ça permet de lutter un peu contre l’accroissement du trafic aérien.

Les transports sur place

Il y a un réseau de bus mais comme il fallait dans un premier temps relier Tromsö aux Lyngen pour les avioneux et Narvik aux Lyngen pour les cheminots, puis être assez mobile sur place, on a fait le choix de louer un minibus et un break. C’est revenu à 170 € par personne pour 7 vraies journées sur place. 

L’hébergement

On a testé 2 hébergements :

  • Solhov à la sortie de Lyngseidet. Magnifique bâtisse (ancienne école), très froide, avec une grande cuisine commune pour se faire à manger. Le gérant est français. C’est un peu cher (45 € par personne et par nuit)
  • Xlyngen à Nord Lenangen tout en haut de la péninsule. Des « cabins » au bord du fjord, beaucoup de place à l’intérieur, les gérants sont super sympa. Tarifs très raisonnables pour la Norvège : 35€ par personne et par nuit.

La nourriture

C’est cher ! Il y a un supermarché à Lyngseidet et une petite épicerie à Nord Lenangen. En se faisant à manger, sans se priver mais en faisant attention aux produits qu’on achetait c’est revenu à une quinzaine d’euros par jour. et par personnes. Le « caviar » en tube sur du knäckebröd après une journée de ski : une tuerie !

Carto et topo

Il y a 2 cartes papier LYNGENHALVØYA NORD et LYNGENHALVØYA SØR au 1/50 000 qui couvrent la péninsule en totalité. Il y a aussi de la carto numérique  pour AlpineQuest et Iphigenie.
SKI TOURING IN TROMS est un topo de ski de rando qui couvre entre autres les Lyngen mais plus globalement la grande région autour de Tromsö. Mais, avec un peu d’imagination et une bonne carte on peut trouver beaucoup d’autres idées de sorties, il y a d’ailleurs des traces presque partout.

La météo

On a été chanceux avec un temps relativement calme et peu de perturbations durant la journée. Seule la dernière journée était extrêmement ventée. A cette époque de l’année (fin avril-début mai) les journées sont incroyablement longue, il n’y a d’ailleurs pas vraiment d’obscurité.

La nivo

Là aussi, on a eu beaucoup de chance sans doute à cause des bonnes conditions météo et du caractère déjà printanier. On a jamais été vraiment inquiets par rapport aux risques d’avalanches sauf à de rares endroits chauffés par le soleil où on pouvait craindre des avalanches de fond. Par contre, la taille gigantesque de certaines corniches incite à la prudence par mauvaise visibilité et donne une petite idée du travail du vent lors des fréquentes tempêtes d’ouest.
Vu les faibles amplitudes de température durant la journée, le départ matinal ne nous a pas semblé une réelle nécessité, on a d’ailleurs croisé des skieurs dans tous les sens à toute heure de la journée.
La qualité de la neige était globalement bonne, transformée, poudreuse parfois un peu ventée.

La faune

La grande déception de ce voyage ! A part un troupeau de rennes et UN lagopède, on a absolument vu aucun animal sauvage 🙁

Les aurores boréales

Ce n’est plus la saison pour les observer, il n’y a plus d’obscurité.

Liste des randos effectuées avec le topo :

Thierry
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