Une rando « salée »

Mai 2005
Départ de la caravanne
Départ de la caravanne

Ce dimanche matin, à Marsal , malgré le ciel gris et menaçant, tout le monde est au rendez-vous à l’heure…euh non, pas tout le monde, les Pethy ayant participé à une méga tuff de quadra la veille, les yeux et la tête encore mal calés, sont à la bourre.

Un peu de sérieux !
Un peu de sérieux !

La rando d’aujourd’hui est « tout public » : des voyants, des non-voyants, des marchants, des non-marchants, des tirants, des portants, des roulants, des enfants, des parents, des causants, des riants.. etc. Le départ quelque peu retardé – une heure quand même ! – avec joëlettes et chariottes pour enfants prend des allures de Croisière Jaune mais en plus rigolard. Dom et Jocelyne ont comme yeux et compagnes du jour, Yvette et Euzébia, bonnes randonneuses au bras et aux pieds sûrs qui semblent également au point pour le bavardage.
Premier arrêt au cimetière mennonite de Haraucourt où le thierry nous explique, fort convaincu et convaincant tout cela dans le détail mais nous sommes encore un peu occupés par les réglages techniques des « mulets » c’est-à-dire ceux qui tirent et qui poussent les joëlettes.

Opération "décrotage de roue"
Opération « décrotage de roue »

Première temps fort : un beau et long chemin gluant ! Qu’est-ce qu’un chemin gluant ? c’est un type de chemin fréquent par chez nous par temps humide. La particularité d’une telle glaise est de coller à tout ce qui a le malheur de s’y poser jusqu’à parfois perdre sa chaussure qui demeure engluée dans le sol. Ah, il faut les voir nos randonneurs montés sur talons compensés, poussant joëlettes et carriole aux roues bloquées ! en tout cas, cela fait rire les enfants, pour une fois qu’ils ont le droit de marcher dans la boue et de sauter dans les flaques.

Deuxième temps fort : la montée infernale ! Qu’est-ce qu’une montée infernale ? C’est un sentier qui monte un peu fort, certes, mais sur un terrain gluant (voir temps fort 1). En effet, par forte pente, le terrain gluant a une fâcheuse tendance à se déplacer dans le sens de la descente avec l’objet/la personne qu’il porte et qui lui (elle), souhaite se déplacer dans le sens de la montée ! La stratégie consiste à tout faire pour que le terrain gagné à chaque pas reste légèrement supérieur à celui perdu dans la glissade qui l’accompagne inévitablement.

La descente infernale
La descente infernale

Troisième temps fort : la descente infernale ! C’est quoi une descente infernale ? C’est un sentier qui descend un peu fort certes, mais sur un terrain gluant (voir temps fort 1 et 2). En effet, par forte pente descendante, le terrain gluant, au lieu de coller ou de ralentir le randonneur, a tendance à se lisser et faire accélérer et glisser tout ce qui s’y pose : pied, roue, fesses ou corps tout entier ! Toutes les techniques sont essayées : hors piste, passage en crabe, sur les fesses, freins bloqués …, mais tout le monde arrive sain et sauf en bas. Au prix du bain de boue en centre de Thalasso, il y en a pour du fric ! La palme des « glaiseux » revient à Aurore qui pour peaufiner son déguisement commencé en se roulant avec délectation sous la joëlette de Sylvie, n’hésite pas à porter sur ses épaules les gamins les plus crottés et à laisser éclater son rire tonique et dynamique.

Au pied du chêne au Roi
Au pied du chêne au Roi

Quatrième temps fort : la pause casse-croûte au pied d’un chêne multi-centenaire. L’endroit de rêve tant décrit s’avère être carrément une mini mare dans laquelle le calage des joëlette est loin d’être aisé. Pour Daniel, c’est tout un roman : d’abord trouver un lieu où il peut s’agripper pour « exprimer sa joie » contre un arbre, ensuite insister pour qu’il accepte de le lâcher, ensuite le recaler dans la joëlette sans oublier les cales en bois disposées judicieusement par l’autre Daniel afin que la joëlette et son occupant ne soit engloutis à jamais dans le marigot. Pendant ce temps, pour les autres c’est bombance : cake maison, vin fin et gâteau au chocolat, un café.. et on repart !!!

Ca passe !
Ca passe !

Cinquième temps fort : le franchissement de rivière ! La solution la plus simple pour repartir d’ici est de partir à travers bois, hors sentier. A ce sujet, il me semble avoir vu un chevreuil qui en voyant des joëlettes slalomer autour des troncs, se tapoter sur la tempe avec son sabot ( ?). Mais l’hydrologie a une règle implacable, l’eau coule toujours vers le bas et nous sommes au fond du vallon et qu’y a-t-il généralement au fond d’un vallon humide ? Un ruisseau, un gros ruisseau et au fond de la forêt pas de pont bien sûr. Que faire ? Pas d’hésitation possible, trouver des vieux troncs, les jeter dans l’eau, jusqu’à faire un pont semi-flottant (ou semi-coulant, c’est selon), permettant de traverser le ruisseau en se mouillant, pour les plus chanceux, la semelle des chaussures, et pour ceux faisant l’assistance à la traversée, les chaussettes jusqu’à la cheville. Encore un obstacle de franchi, mais jusqu’où irons nous ?

Free Ride
Free Ride

Sixième temps fort : la montée infernale 2 (voir montée infernale 1, en moins raide, mais avec des troncs d’arbres en travers du chemin). Là je pense que le rythme et les compétences pour gérer sont acquises car il y eu beaucoup moins de glissades et de faits mémorables.

Eau bénite ?
Eau bénite ?

Septième, huitième… temps forts : incroyable mais vrai, la randonnée devient plus cool, après le vallon de Salival, un arrêt à la chapelle st Livier. Une charmante sœur, curieuse et bonne causeuse, remplit nos gourdes avant « l’ascension » de la Côte St Jean occupée par des centaines de moutons. Est-ce le vent du sommet ou le souvenir de la décapitation de St Livier en ce lieu magnifique où la vue porte jusqu’aux Vosges du Nord, ou les deux à la fois qui ont eu raison de la résistance de Jocelyne…

Sommet de la Côte St Jean
Sommet de la Côte St Jean

Mais avec Sylvie, un problème, c’est une solution : les plus grands enfants iront à pieds, le plus petit dans le sac à dos, Laura prendra la carriole des enfants, Jocelyne la joëlette de Sylvie, Sylvie la joëlette de Laura. La descente est trop tentante, Thierry gère la carriole de Laura en courant. Laura n’est guère rassurée car, très au ras des pâquerettes dans ce nouvel engin, elle « sent » plus le terrain. Le tireur Manu Pethy est enfin réveillé et donc avec pousseur Marie-Noelle et Sylvie « Farnienteuse », il entame également la descente en courant, histoire de se préparer pour le déboulé de la Bergamote ! Yves ne veut pas être en reste mais là son passager est d’un autre poids et ils se font donc largement griller.

Nous entrons dans Marsal par la Porte de France sous trois gouttes de pluie après un périple de plus de 17 kilomètres qui laissera des traces dans et sur beaucoup de mollets quelques jours encore. Il n’y a plus qu’à changer les enfants…et certains adultes, ranger les joëlettes et la chariotte toutes crottées.
A bientôt pour un autre délire !!

Sylvie, Joëlle et Thierry

Le site web des copains de CapRando : http://capra.54.free.fr/

Le parcours dans le détail, en cliquant ICI

 

Thierry
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