Le Grand Tour des Tout Petits

Dans le cadre de notre « conquête » des sommets européens qui ne sont pas dans l’UE, on s’était fixé pour cette dernière semaine d’octobre quelques sommets de tout petits états : Liechtenstein, San Marino, Vatican et enfin Monaco.

C’est dans cet ordre que nous avions prévu notre road trip mais, au moment du départ, la tempête Benjamin, nous incite à le faire dans l’autre sens car le point culminant du Liechtenstein c’est de la montagne et la tempête en montagne c’est moins facile à gérer qu’au centre ville de Monaco.

Nous voilà donc parti traverser les Alpes du nord au sud mais, comme c’est toujours le cas dans ces qu’êtes aux points culminants, ceux-ci ne sont que des étapes, des points de passage et souvent le plus intéressant c’est ce qui se trouve entre ces points culminants.

On traverse donc, sous la pluie les deux Savoie, le Vercors, l’Ubaye sous la neige pour finir dans le Mercantour. Pourquoi le Mercantour, tout simplement pour aller voir le refuge de Belle et Sébastien, une splendide balade à vélo depuis Roquebillière.

De là, relier Monaco n’a pas pris très longtemps et c’est donc à l’heure de pointe qu’on a fait notre entrée dans la capitale monégasque et entre deux Ferraris on s’est trainé dans les bouchons pour prendre une minute pour faire une photo sur le point culminant qui n’est qu’une sortie d’ascenseur. Vite fuyons !

Cap sur l’Italie et comme Rome et le Vatican sont encore un peu loin on fera étape à Florence. Un peu déçu par cette ville si connue et pourtant qui extérieurement n’est pas la plus belle, sans doute aurait-il fallu entrer dans les musées mais les queues gigantesques de touristes venus du Monde entier ne faisaient pas envie.

Etape suivante : le Vatican dont le point culminant est le sommet de la coupole de la Basilique Saint Pierre ! On booke sur le web une entrée à la basilique St Pierre, pour la chapelle Sixtine on lâche l’affaire car les délais sont les mêmes que pour un ophtalmo en France. « C’est incroyable le nombre de gens qui cherchent à gravir les points culminants des pays d’Europe », c’est ce qu’on se dit en franchissant la porte principale de la basilique. Tout de suite après, on est scotché par la démesure du lieu ! « Ah oui quand même ! » Mais on n’est pas là pour rigoler, il faut trouver le passage pour grimper sur la coupole. On prend l’option « sans ascenseur ». S’en suit une série d’escalier de plus en plus raide et de plus en plus étroit, ça se termine même par un escalier de meunier sécurisé avec une corde ! On arrive enfin au sommet, enfin presque car les 10 derniers mètres sont réservés aux pigeons. Autant de monde qu’au sommet de l’Everest voire plus.

Après encore une journée dans cette magnifique ville de Rome, on reprend la route direction les Abruzzes, région sauvage et atypique du centre l’Italie. Nature et solitude au programme.

Mais il est temps d’aller « gravir » le point culminant d’un autre tout petit état : la république de San Marino ! La république de San Marino est le 3ème plus petit état du Monde. C’est, paraît-il, la plus ancienne république au monde existant de manière continue jusqu’à aujourd’hui, avec un système constitutionnel qui remonte au XVIe siècle. Comme beaucoup de ces petits états c’est un paradis fiscal. L’ascension du point culminant est en fait un parcours touristique (et payant !) qui amène en haut de la plus haute tour du château érigé au sommet du Mont Titano.

Il est temps maintenant de rejoindre le Liechtenstein pour notre dernier sommet sur notre liste de ce road trip, mais on n peut tout de même traverser la Toscane sans s’y arrêter un peu…

C’est sous une pluie diluvienne qu’on reprend la route du nord, direction le Liechtenstein. Le Vorder Grauspitz, point culminant de ce tout petit pays -encore un paradis fiscal !- est un sommet atypique, pas très haut 2600 m. mais aucun sentier ne va au sommet. Il y a une voie d’escalade versant nord donc côté Liechtenstein, et de l’autre côté c’est du terrain à chamois. Depuis la vallée du Rhône à 500m. d’altitude le dénivelé est conséquent. Heureusement pour nous, il y a un tout petit télécabine qui permet de grimper jusqu’à l’altitude de 1800 m.

A 8h pétante on prend la première benne. La dernière est à 17h, il ne faut pas trainer. Dès le début du sentier on patasse dans une neige humide dans laquelle on distingue très nettement une belle trace de loup. On passe un premier col, puis on remonte vers une arête rocheuse d’où un long tunnel permet de rejoindre le cirque situé au pied de l’Hinter Grauspitz duquel il faudra encore suivre une arête scabreuse jusqu’à notre sommet. Il y a par endroit plus de 30 cm de neige, il est déjà tard, c’est évident qu’on ne sera pas de retour pour la dernière cabine et si on la loupe c’est une rallonge de 8 km qui nous attend et vraisemblablement de nuit. C’est la première dans cette quête des sommets européens qu’on est obligé de renoncer, on reviendra !!

Et quoi de mieux qu’un petit tour à vélo en Bavière pour terminer ce road trip !