Les escartons des vieux croutons

Mars 2009

Tandis que certains choisissent de faire la haute trace des Escartons en quelques heures (… non, non, je ne fais allusion à personne en particulier), nous (Christine, moi-même et un couple d’amis) avons choisi de faire cet itinéraire en pantoufles, … heu pardon, en prenant notre temps.
Cet itinéraire de ski de fond unique permet de rejoindre le Queyras (Saint Véran) à la vallée de Névache en ski de fond. La distance est d’un peu moins de 100 km, autant dire une paille !

Pour commencer, nous avons fait sauter la première partie, de Saint Véran à Arvieux. Non pas à cause du temps (celui du ciel), mais surtout à cause du temps (celui dont nous disposions). L’accès au Queyras n’est pas chose facile, surtout lorsqu’on laisse la voiture à Briançon. Mais c’est sans compter sur l’organisation extraordinaire des bus du Queyras. Nous avons pris le bus à la gare de Briançon, et après 3 changements de bus super synchronisés, le dernier et quatrième bus (oui, oui, si on fait 3 changements, cela signifie que l’on prend 4 bus, c’est une histoire d’intervalles) nous a déposé devant le premier gîte de notre périple. Il est très important, en voyage, de commencer par un repas et une nuit, histoire de s’imprégner de l’esprit de la région.

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Si jamais vous passez par Arvieux, et que votre voiture ou votre vélo tombe en panne, je n’ai qu’un conseil à vous donner, allez au chalet Viso !

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Certes, ce n’est pas le premier prix (quoique, si on compare avec le prix des refuges), mais le lieu est superbe, l’accueil formidable, et la nourriture , … comment dire, … sucoor (SUcculente, COpieuse et ORiginale) ! Allez y jeter un petit coup d’œil, rien que pour le plaisir : http://www.chaletviso.com/

Bon, après une bonne soirée et une bonne nuit (et oui, le voyage, ça fatigue !) on se retrouve samedi matin, et là, on ne rigole plus, c’est le départ, le vrai. Le problème de cette traversée, c’est les sacs. Comme nous sommes en montagne, jusqu’à près de 2400m, les vêtements chauds et le matériel de sécurité sont de rigueur. Comme nous sommes au printemps, les vêtements légers sont de rigueur. Comme nous faisons des efforts, des casses croutes sont de rigueur. Bref, de rigueur en rigueur, on arrive à des sacs de 10 Kg, voir plus. Et en Skating, ce n’est pas le top.

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Notre première étape est simple : 9 km de montée pour arriver au col, et 8 km de descente pour arriver au prochain gîte. Cette montée au col d’Izoard se fait sans trop de problème, la piste est tracée du bas en haut, et le skating y est tout à fait possible.

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Maintenant, une alternative au skating est envisageable, en ajoutant des peaux de phoque. Achetez les peaux avant de partir (14€ le mètre au vieux campeur) car il n’y a pas de phoque sur le parcours, coupez les en deux dans le sens de la longueur (les peaux, pas les phoques), et le tour est joué. En plus, ça ne laisse pas de colle susceptible de freiner la glisse.

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Avec les peaux, la montée du col est super cool. C’est comme en randonnée à ski, mais avec une pente assez faible (c’est la route) et un équipement hyper léger. Un seul endroit est un peu exposé, la Casse déserte. Il vaut mieux ne pas s’y attarder trop longtemps, et ne pas passer trop tard.

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Notre étape se termine à l’auberge L’arpelin au Laus. Nous y arrivons assez tôt (14h30), vu la longueur de notre première étape, mais la vallée est jolie, et une promenade à pied, en direction de la cascade des Oules, nous permet de compléter cette journée. Coté hébergement, on a perdu une étoile au Michelin. La chambre est correcte, le repas … montagnard, et l’accueil minimal. Mais soit, on est en montagne, non pas pour manger. Non mais !

L’étape suivante nous amène du Laus au refuge Mautino, juste derrière le col de Bousson, en Italie. Cette étape est assez cool, alors nous en avons profité aller voir au bout de la vallée des Fonds. Les pistes de ski nous amènent au bout de cette vallée qui au fond, ne représente pas un si grand bout. Et si on ne la fait pas à fond, on en voit facilement le bout. Cette vallée est magnifique, et il ne faut en aucun cas la laisser de coté.

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Au retour, nous sommes donc montés vers le col de Bousson pour arriver au refuge italien Mautino.

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La montée du col est assez raide. Je pense que le conducteur du ratrack, lors du dernier traçage, devait être pressé, il est monté tout droit ! Mais avec les peaux de phoque, ça passe sans problème. Le skating n’est pas envisageable, et le ski de fond alternatif n’accroche pas assez dans la montée. Arrivés au refuge, nous avons encore perdu une étoile Michelin au niveau de l’hébergement. Les lits de refuge, dans lesquels on s’enfonce de 30 cm et qui grincent à chaque mouvement, la promiscuité sonore et olfactive nous rappellent que nous sommes dans un refuge de montagne. Mais Marco, le gardien est accueillant et très sympa, et nous avons passé une bonne soirée.

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Au levé, nous voilà partis pour la dernière étape, jusqu’à La Vachette. Ne cherchez pas Guy Lux, la Vachette c’est le nom du village où nous avons prévu de nous arrêter. Du refuge Mautino, une grande descente nous amène jusqu’à la station de ski de Clavière. Nous évoluons cette fois dans un autre paysage, une forêt clairsemée ou le chemin sinue. Au matin, la neige y est un peu gelée, ce qui ne rend pas cette descente facile.

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Les derniers virages se font sur les pistes de ski, au milieu des surfeurs et des skieurs ! On passe un peu pour des ploucs, avec nos skis de fond et nos sacs à dos au milieu des friraïdeurs, mais moi, j’aime bien ce décalage. Ensuite, nous traversons Montgenèvre, mais là je ne vous en dis pas plus, vous connaissez, et enfin la descente sur la vallée. Cette descente n’est pas tracée. Et oui, les communes se rejettent un peu la balle pour le traçage (vous vous rendez compte, le prix que ça coute ! ! ) et certaines parties, comme celle-ci sont en reste. Mais à pied, ça se fait bien aussi, et à deux heures de l’après midi, casse croute compris, nous sommes au bord de la route pour attendre notre chauffeur qui doit nous ramener à Briançon. En stop aussi, c’est possible de faire les quelques 10km jusqu’à la gare de Briançon, mais nous on préfère les chauffeurs particuliers. C’est mieux pour regarder l’heure sur sa Rolex.

Cette haute trace des Escartons est vraiment un itinéraire magnifique, à déguster sans modération. Mais dépêchez vous, il semblerait que les différentes stations aient du mal à se mettre d’accord pour l’entretien des pistes. Et comme la station de Montgenèvre n’est pas sûre de conserver un domaine de fond, la haute trace pourrait bien ne pas durer très longtemps.

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Christophe
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